TL;DR

  • Djang’kawu à Yalangbara : Les ancêtres féminines arrivent en pirogue, nomment les lieux, fondent les clans, confèrent les langues et inaugurent le Ngärra – une cérémonie constitutionnelle de la loi de la moitié Dhuwa NMA, AGNSW, WA Museum.
  • Sœurs Wawilak & Yurlunggur : Un cycle parallèle dont la rencontre culminante avec le Serpent Arc‑en‑ciel fonde l’initiation/la Loi Djungguwan NFSA background PDF, AGNSW—Wagilak.
  • Texture de sources primaires : Citations de leaders/artistes Yolngu et d’ethnographie classique (Berndt). Voir les citations dans le texte et la section Sources pour les matériaux en texte intégral/en libre accès.
  • Des tableaux comparatifs clarifient les motifs, lieux, moitiés, cérémonies et fonctions de charte à travers les cycles.
  • Alignement avec l’EToC : Les deux cycles mettent au premier plan un don de la loi codé au féminin, la nomination et la récursivité rituelle, correspondant étroitement aux accentuations de l’Eve Theory of Consciousness sur des « Èves » mémétiques, des modèles de soi ancrés dans le langage et des contrats sociaux adossés aux rites (voir Vectors of Mind — EToC v3).

« The Sisters give birth to the people and institute the ritual of the Dhuwa moiety Ngärra ceremonies. »
— Art Gallery of NSW, note de collection sur Djaŋ’kawu creation story (1959), AGNSW — Djaŋ’kawu creation story


Cadrage des chartes yolngu : cycles, pays, cérémonies#

Le nord‑est de la Terre d’Arnhem (Miwatj) abrite des traditions yolngu imbriquées dans lesquelles des femmes ancestrales fondent la loi, la langue et le pays. Deux cycles sont centraux :

  • Djang’kawu (souvent : Djanggawul / Djan’kawu), centré sur Yalangbara (Port Bradshaw), constitue une charte de la moitié Dhuwa : arrivée en pirogue depuis Burralku, nomination des lieux, génération de puits et d’espèces, mise au monde de clans et inauguration du Ngärra (une grande cérémonie et institution politico‑juridique) NMA ; WA Museum ; AGNSW.

  • Les Sœurs Wawilak/Wagilag, avec Yurlunggur (Serpent Arc‑en‑ciel ; aussi Wititj dans certains motifs de clans Dhuwa), fondent le Djungguwan (initiation/loi inter‑clans) et encodent les divisions de moitié, la parenté et le chant‑danse rituel NFSA PDF ; AGNSW—Wagilak ; NGV—Wititj.

Sur le plan méthodologique, je privilégie les sources primaires/canoniques (textes curatoriaux rédigés par des Yolngu ; monographies de Berndt ; catalogues de musées avec notes fournies par les clans) et les documents audiovisuels en libre accès (dossier de contexte de Ceremony de la NFSA). Lorsque l’ethnographie classique est derrière un paywall ou en archives, je cite des aperçus accessibles ou des substituts muséaux.

« The Wauwalak themselves are really the daughters of the Djanggawul. » — Berndt & Berndt, Djanggawul (avant‑propos), aperçu sur Routledge preview PDF

Implication : Les sources yolngu comme l’ethnographie ancienne traitent Djang’kawu comme fondationnelle – une charte pour la peupleité (naissance), la parole (langues/dialectes), le domaine (lieux/puits nommés) et la loi (Ngärra).


II. Sœurs Wawilak, Yurlunggur et la loi Djungguwan

Trame narrative (avec voix primaires/curatoriales)#

  • Voyage & campement : Les deux Sœurs Wawilak voyagent à travers la Terre d’Arnhem, campant près d’un trou d’eau sacré NFSA PDF.

  • Naissance/sang menstruel & serpent : Dans les récits classiques, le placenta/sang menstruel dans le trou d’eau réveille Yurlunggur (Serpent Arc‑en‑ciel) (un python Dhuwa, ailleurs Wititj) AGNSW—Wagilak ; NGV—Wititj.

« The monstrous python emerged and swallowed the two sisters and the child. » — Note de collection de l’AGNSW, Wagilak sisters story – Wititj (olive python) (1959), AGNSW — Wagilak sisters story

  • Tempêtes/valence de mousson & régurgitation : Certaines versions relient l’engloutissement/la régurgitation au déclenchement de la mousson et à la diffusion des motifs/songs rituels AGNSW—Wagilak.

  • Charte Djungguwan : Le dossier de contexte de la NFSA (basé sur trois cérémonies filmées – 1966, 1976, 2002) indique : « One of the great ceremonies which the two Wawilak Sisters gave to the Yolngu is the Djungguwan. » (matériel d’étude de Film Australia) NFSA — Ceremony background (PDF)

  • Vers (gloses anglaises) qui encadrent de manière répétée le don de la loi : « The sisters dance and sing revealing their law making a covenant… » ; « learn their law » ; « The law comes to life and is celebrated » (interprétations de chants, ibid., p. 31–36).

  • Témoignage yolngu contemporain soulignant la portée juridique. Bakamumu Marika : les Wawilak sont « creators of the law and the law givers of the Djungguwan » (transcription d’entretien dans le même dossier de la NFSA) NFSA — Ceremony background (PDF).

Implication : Le complexe Wawilak fonctionne comme une constitution rituelle (Djungguwan), encodant les moitiés (Dhuwa/Yirritja), la parenté, les règles de mariage, la tenure foncière et la pédagogie cérémonielle.


III. Tableaux de correspondance

A. Motifs, médias et fonctions de charte#

CaractéristiqueCycle Djang’kawu (Yalangbara)Cycle Wawilak (avec Yurlunggur)Source(s)
Accostage / locusYalangbara (Port Bradshaw), arrivée depuis Burralku à l’aube ; guidage par l’Étoile du matinSites multiples ; camp classique à un trou d’eau sacréNMA : Djang’kawu ancestors ; NFSA PDF : Ceremony background
Actes fondateursNomination des lieux/espèces ; création de puits d’eau douce ; mise au monde des Rirratjingu et d’autres clans DhuwaChant/nomination à travers le pays ; rencontre avec le serpent liée aux tempêtes/moussonNMA ; WA Museum : Background essay ; AGNSW—Wagilak : Collection note
LanguesConferral des langues de clan ; les Dreamings « parlent » les dialectes pertinents le long des routesIdem ; chants et motifs unifient les dialectes dans le rituelAIATSIS (Sutton) p. 306–308 : Scholar & Sceptic (PDF)
Cérémonie principaleNgärra (cérémonie‑charte Dhuwa ; politico‑juridique)Djungguwan (initiation/loi inter‑clans)NMA ; AGNSW (Ngärra) : AGNSW page ; NFSA PDF
Aspect serpentNon central ; l’accent est mis sur les instruments des sœurs qui transforment le paysYurlunggur/Wititj (Serpent Arc‑en‑ciel) engloutit/régurgite les sœursAGNSW—Wagilak : AGNSW page ; NGV—Wititj : NGV page
Ancrage de moitiéDhuwa : « principal Dhuwa moiety creation ancestors »Clans liés à Dhuwa au centre ; la Loi lie les deux moitiésAGNSW—Djaŋ’kawu : AGNSW page ; NFSA PDF
Fonction de charteConstitutionnelle : établit la loi (Ngärra), la langue, les domaines, les identités de clanConstitutionnelle‑initiatique : établit la Loi (Djungguwan), les moitiés, la parenté, les cycles rituelsNMA ; NFSA ; aperçu Berndt : Preview PDF

B. Provenance & influence (centré sur la documentation)#

Sujet/affirmationRégionPremier enregistrement robusteInfluence extérieure ?PériodeNotesSources clés
Wawilak comme pièce maîtresse de l’ethnographie du NE de la Terre d’ArnhemMiwatjWarner 1937 (terrain 1926–29)Non (système yolngu interne)Entre‑deux‑guerresForme l’ossature des études « Murngin »(Synthèse) résumé AIATSIS PDF : Scholar & Sceptic
Djang’kawu comme charte DhuwaYalangbaraBerndt 1952 ; notes détaillées d’art yolnguNonAnnées 1940–50Monographies de Berndt ; peintures de la famille MarikaAperçu Berndt : Preview PDF ; AGNSW : AGNSW page
Djungguwan filméYirrkala, Gurka’wuy1966, 1976, 2002Collaboration avec Film AustraliaFin du XXe siècleTrois cérémonies filmées ; dossiers pédagogiques en ligneNFSA background PDF : Ceremony background
Exposition YalangbaraCanberra, Darwin, PerthTournée 2010–2013Partenariat muséalAnnées 2010Conservation dirigée par la famille Marika ; vulgarisation savanteEssai de contexte WA Museum : Background essay ; page NMA : Djang’kawu ancestors

C. Chronologie minimale (documentation/enregistrement public)#

Année/périodeÉvénementSource
1937Warner publie A Black Civilization (Murngin/Yolngu ; corpus Wawilak)Résumé & réf. : Scholar & Sceptic (PDF)
1951–52Berndt publie Kunapipi et Djanggawul (cycles du NE de la Terre d’Arnhem)Aperçu Berndt : Preview PDF
1959–61De grandes peintures sur écorce sur Djang’kawu/Wagilak entrent dans les collections publiquesAGNSW Djaŋ’kawu : AGNSW page ; AGNSW Wagilak : AGNSW page
1966/1976/2002Djungguwan filmé ; dossiers pédagogiques compilésNFSA background PDF : Ceremony background (PDF)
2010–13Expositions itinérantes Yalangbara: Art of the Djang’kawuWA Museum : Background essay ; NMA : Djang’kawu ancestors

IV. Exégèse & analyse thématique

1) Nommer comme acte de législation (souveraineté onomastique)#

Les séquences Djang’kawu associent la nomination à des actes souverains : revendiquer des espèces, des puits, des dunes et des motifs (miny’tji) en des lieux spécifiques ; attribuer langue et domaine (Rirratjingu à Balma) NMA ; WA Museum. Des récits comparatifs rapportent que les Dreamings parlent la langue de chaque pays et laissent des langues aux gens (principe pan‑régional résumé avec des exemples Djang’kawu) AIATSIS PDF, 306–308.

2) Origines codées au féminin et rites constitutionnels#

Les deux cycles mettent en scène des femmes comme fondatrices de la loi. Les sœurs Djang’kawu sont explicitement « owners of ceremonial law » et inaugurent le Ngärra NMA ; AGNSW. Les Wawilak confèrent le Djungguwan – avec une pédagogie explicite de la parenté, des règles de mariage et des motifs (gloses de chants et entretiens de la NFSA) NFSA — Ceremony background (PDF). La participation du Serpent Arc‑en‑ciel relie l’obligation rituelle aux cycles de l’eau/du temps et à un pouvoir sacré dangereux AGNSW—Wagilak ; NGV—Wititj.

3) Récursivité rituelle et fédération inter‑clans#

Les itérations filmées du Djungguwan (1966/1976/2002) montrent une propriété distribuée des vers, sites et motifs entre les clans, la cérémonie fédérant les différences via des « protocoles » partagés de chant‑motif et des terrains sacrés (gundimolk) NFSA PDF. Cela correspond aux caractérisations ethnographiques de l’unité cérémonielle au sein de la diversité linguistique dans le nord de l’Australie AIATSIS PDF, 306–309.


V. Alignement avec l’Eve Theory of Consciousness (EToC)#

L’EToC (v3) postule que des femmes (des « Èves » mémétiques) ont catalysé la modélisation récursive de soi, avec langage, rituel et loi co‑émergeant comme gradients de sélection favorisant des contrats sociaux cohérents ; voir l’énoncé programmatique : https://www.vectorsofmind.com/p/eve-theory-of-consciousness-v3.

Convergences :

  1. Donneuses de loi féminines : Djang’kawu et Wawilak sont des ancêtres féminines qui fondent des cérémonies (Ngärra ; Djungguwan) et codifient la loi, en accord avec le leadership mémétique féminin initial de l’EToC NMA ; NFSA PDF.

  2. Nomination → soi & société : Les cycles relient la nomination (des lieux, des clans et des langues) à l’être et à l’appartenance, en résonance avec la thèse de l’EToC selon laquelle la lexicalisation stabilise le discours intérieur récursif et les identités intersubjectives résumé AIATSIS.

  3. Récursivité rituelle : La répétition du chant‑danse‑motif encode une mémoire transgénérationnelle – un « code machine » performatif pour le Madayin. Cela s’accorde avec la thèse de l’EToC du rite comme compression (des lois mises en acte pour ré‑instancier des modèles de soi/de parenté à grande échelle) NFSA PDF.

  4. Danger, tabou et frontière : La crise Wawilak–Yurlunggur (sang, tempête, engloutissement/régurgitation) modélise la liminalité, le risque et la renaissance – motif de mort‑renaissance de l’EToC pour la transformation de soi et l’inscription des frontières de groupe AGNSW—Wagilak.

  5. Fédération de la différence : Le Djungguwan unifie les dialectes/motifs par des contraintes rituelles partagées, reflétant la prédiction de l’EToC selon laquelle la cohérence du soi/du collectif émerge de la satisfaction de contraintes entre sous‑groupes hétérogènes NFSA PDF.

Avertissement : L’EToC est une synthèse théorique moderne ; les cycles yolngu sont une loi vivante. L’alignement indique une rime structurelle, non une dérivation.


FAQ#

Q1. Djang’kawu et Wawilak sont‑ils « le même » mythe ?
R. Non – ce sont des cycles distincts qui s’articulent. Djang’kawu charte principalement la loi/Ngärra Dhuwa à Yalangbara ; Wawilak, via Yurlunggur, charte le Djungguwan et encode les moitiés/la parenté (voir NMA ; NFSA).

Q2. Où se situe le « premier » Ngärra dans la mémoire yolngu ?
R. Sur la dune de Balma à l’intérieur de Yalangbara (pays Rirratjingu), selon les textes yolngu édités par les musées : « the Djang’kawu performed the first Ngarra ceremony » (page NMA).

Q3. Wawilak est‑il explicitement lié à l’initiation ?
R. Oui. L’initiation/loi Djungguwan est donnée par les Sœurs Wawilak ; les films (1966/1976/2002) documentent la pratique et les lignées d’enseignement (dossier NFSA).

Q4. Yurlunggur est‑il le même que Wititj ?
R. Yurlunggur/Julunggul et Wititj sont des désignations apparentées du Serpent Arc‑en‑ciel ; Wititj est un motif clé des Galpu (Dhuwa) lié aux tempêtes/à la mousson (note NGV).


Notes de bas de page#


Sources#

Sources primaires/curatoriales (en libre accès lorsque possible), puis ethnographie classique :

  1. National Museum of Australia. « The Djang’kawu ancestors (Yalangbara: Art of the Djang’kawu). » Ressource d’exposition 2010–2013. https://www.nma.gov.au/exhibitions/yalangbara/djangkawu-ancestors (consulté le 10‑08‑2025).

  2. Western Australian Museum (Margie West). « Yalangbara: art of the Djang’kawu — Background essay. » Mis à jour en 2025. https://museum.wa.gov.au/whats-on/yalangbara/background-essay (consulté le 10‑08‑2025).

  3. Art Gallery of New South Wales. « Djaŋ’kawu creation story (1959) — note de collection. » https://www.artgallery.nsw.gov.au/collection/works/IA64.1959/ (consulté le 10‑08‑2025).

  4. Art Gallery of New South Wales. « Wagilak sisters story – Wititj (olive python) (1959/1961) — notes de collection. » https://www.artgallery.nsw.gov.au/collection/works/IA44.1959/ et https://www.artgallery.nsw.gov.au/collection/works/IA16.1961/ (consulté le 10‑08‑2025).

  5. National Film and Sound Archive. « Ceremony – The Djungguwan of Northeast Arnhem Land: Background material. » (PDF ; inclut gloses de chants et entretiens), 2004/2023. https://www.nfsa.gov.au/sites/default/files/2023-06/Ceremony_background.pdf (consulté le 10‑08‑2025).

  6. National Gallery of Victoria. « Wititj, the Olive python — Djalu Gurruwiwi. » Note de collection (associations tempêtes/mousson). https://www.ngv.vic.gov.au/explore/collection/work/55145/ (consulté le 10‑08‑2025).

  7. Berndt, Ronald M., et Catherine H. Berndt. Djanggawul: An Aboriginal Religious Cult of North-Eastern Arnhem Land (1952). Extrait d’aperçu (avant‑propos) via la page d’aperçu Routledge : https://api.pageplace.de/preview/DT0400.9781136538575_A23850508/preview-9781136538575_A23850508.pdf (consulté le 10‑08‑2025).

  8. AIATSIS (éd. Peter Sutton et al.). « Scholar and Sceptic » (PDF). Sections résumant les Dreamings et le don des langues (p. 306–309 avec exemples Djang’kawu et références à Keen 1978 ; Berndt 1951/1952). https://aiatsis.gov.au/sites/default/files/research_pub/scholar-and-sceptic.pdf (consulté le 10‑08‑2025).

  9. Eve Theory of Consciousness (v3). « EToC v3. » VectorsofMind. https://www.vectorsofmind.com/p/eve-theory-of-consciousness-v3 (consulté le 10‑08‑2025).

Lectures complémentaires facultatives (payantes/en archives mais canoniques) :

  • Warner, W. Lloyd. A Black Civilization (1937/1958).
  • Berndt, Ronald M. Kunapipi: A Study of an Australian Aboriginal Religious Cult (1951).
  • Keen, Ian. Knowledge and Secrecy in an Aboriginal Religion (1994).
  • Neale, Margo (éd.). Yalangbara: Art of the Djang’kawu (catalogue, 2008/2010).