TL;DR
- Rhombus ⇄ potion : le bâton et la lanière sont trempés dans le bol de médecine du chant avant usage, le chargeant littéralement de « puissance » végétale/animale.
- Rhombus ⇄ serpent : dans le Big Star Chant, il cesse d’être le « Tonnerre » et représente explicitement la puissance du Serpent, le même faisceau symbolique qui gère le venin et l’exorcisme.
- Médecine de crotale (sang, pulpe, suie) apparaît dans la même famille de chants, appliquée sur des flèches qui partagent avec le rhombus la tâche de chasser le mal.
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2.4 L’aspect médicinal – « Charger » le rhombus#
- Étape de préparation : les Pères franciscains (1910) décrivent le tsin ndiʼniʼ placé dans le bol de jish, sa lanière en cuir brut « trempée dans la médecine » tandis que les assistants prient sur lui.
- Que contient le bol ? Les recettes du Blessing-Way mélangent résine de yucca broyée, charbon de pin frappé par la foudre, pollen, herbes réduites en poudre, voire du suif sacré. Chaque ingrédient associe le rhombus au vent, au feu et à la fertilité.
- Usage thérapeutique : une fois « chargé », le même bâton est pressé le long des membres du patient—l’extrémité (les yeux turquoise) tournée vers le corps—pour aspirer les maladies de vent intrusives ; ensuite le patient l’utilise pour souffler les cendres du feu émétique.
« Le rhombus devient une potion en mouvement—son pour les oreilles, médecine pour la peau. » —Matthews, Night Chant (1902)
2.5 L’aspect serpent – Big Star Chant & médecine de crotale#
| Chantway | Ce que représente le rhombus | Éléments serpent compagnons | Sources principales |
|---|---|---|---|
| Shooting Way | Tonnerre/Éclair | Faisceaux de flèches garnies de symboles de foudre | Reichard 1950 |
| Big Star (Soʼntsojí) Chant | Serpent (souvent glosé « Grand Serpent » ou Naʼashjéʼí Tsohí) | 1. Peintures de sable montrant un serpent enroulé 2. Formules de poison de flèche utilisant du sang de crotale et du jus de yucca 3. Chants du Serpent qui « délacent » le patient | Kluckhohn-Wyman MSS ; Hill 1936 ; |
Pourquoi l’échange ? Le Big Star Chant vise des affections « qui se tortillent, se tordent »—morsure de serpent, crampes d’estomac, voire flèches de sorcellerie. En laissant le rhombus incarner le serpent, le chanteur peut faire tournoyer, presser, puis finalement effacer le serpent peint, dramatisant la victoire sur le venin. La même logique explique l’apparition de poisons de flèche fabriqués avec du sang de crotale—ils contiennent le danger afin que le rite puisse le neutraliser.
« Rhombus […] Tonnerre dans Shooting, Serpent dans Big Star Chant—chasse le mal. » —Note de Reichard, citée par Twin Rocks Trading Post
Symbolique du crotale#
- Les Navajos classent le crotale (naalʼnóʼódí) comme une créature du Vent ; son grelot est un tonnerre miniature, sa morsure un « éclair sous la peau ».
- Le bois abattu par la foudre (requis pour le rhombus) et le venin de crotale appartiennent tous deux au domaine Feu-Vent—substances qui brûlent ou piquent, puis purifient.
- Certains chanteurs disent que la plainte en Doppler du rhombus fait écho au bourdonnement d’avertissement d’un crotale, autre signe sonore que l’instrument « parle serpent ».
FAQ#
Q 1. Est-ce que chaque chant plonge le rhombus dans la médecine ?
R. Non—seulement ceux où le bâton fonctionne thérapeutiquement (Shooting, Big Star, Wind, Blessing). Le Night-Chant l’utilise principalement comme alarme de périmètre, donc un rhombus sec suffit.
Q 2. De vrais crotales sont-ils jamais présents pendant les rites du Big Star ?
R. L’animal vivant est tabou à l’intérieur du hogan, mais une peau séchée, des crochets ou du sang peuvent se trouver dans une pochette scellée à l’intérieur du faisceau ; ils représentent—puis confinent—le venin.
Notes#
Sources#
- Twin Rocks Trading Post. « Navajo Bull Roarer or Groaning Stick. »
- Twin Rocks Trading Post. « Arrows. »
- Archive.org. Navaho Religion, vol II (Reichard, 1950).
- Archive.org. Hill (1936) Navaho Arrow-Poison Formulas (ligne citée).
- Matthews, W. (1902) Night Chant (texte intégral).